La vie quotidienne dans le camp de GURS – voyage MER 47 – 2

La vie quotidienne dans le camp de GURS – l’infirmerie

A l’occasion de la visite de l’association Mémoire de l’Espagne Républicaine de Lot-et-Garonne – MER47 – le 30 avril 2015, Raymond VILLALBA présente l’infirmerie d’Elsbeth Kasser ainsi que les conditions inhumaines de la vie quotidienne dans le camp de concentration de Gurs. Aujourd’hui, pudiquement dénommé camp d’internement .

La vie quotidienne dans le camp de GURS – Elsbeth KASSER

De 1940 à 1944, grâce à elle et d’autres collègues de nombreux enfants ont pu échapper à une mort certaine. Elsbeth KASSER a écumé les fermes environnantes pour acheter, avec l’argent de la Croix Rouge suisse, la nourriture de base nécessaire pour sauver les jeunes vies.
Parmi les associations qui ont œuvré dans le camp, on peut citer les quakers américains et la CIMADE, créée à l’époque. Cette association continue à intervenir dans les camps d’aujourd’hui : les camps de rétention.

La vie quotidienne dans le camp de GURS – l’hygiène

L’hygiène des internés se réduisait à des ablutions avec de l’eau se trouvant dans des auges à l’air libre, des auges semblables à celles servant à abreuver le bétail. Quant aux latrines, le confort y était tout aussi rudimentaire et toujours à l’air libre. Il faut imaginer le problème de dignité posé aux femmes : elles entouraient celles qui faisaient leurs besoins pour les dissimuler du regard du reste du camp.

La vie quotidienne dans le camp de GURS – la baraque témoin

En 1945, toutes les baraques ont été détruites ou vendues pour certaines. Il y a quatre ou cinq ans, le lycée technique de Gélos a participé à la construction, à l’identique, d’une de ces baraques à partir des plans originaux des baraques « Adrian ».
Baraque démontable sytème Adrian
Baraque démontable sytème Adrian
Source: gallica.bnf.fr

La vie quotidienne dans le camp de GURS – Les conditions de la survie

Chaque baraque pouvait abriter 60 personnes. Les femmes avaient leurs baraques de même que les hommes.
Les baraques étaient regroupées en îlots. Il fallait un laissez-passer pour aller d’un îlot à un autre.
Les prisonniers s’allongeaient sur une paillasse dont la paille n’était jamais changée, d’où des problèmes récurrents d’hygiène et de santé. Le camp étant installé sur un terrain argileux, la boue était omniprésente. Cela impliquait la présence d’une importante vermine. Sans parler de la présence des rats et des morsures qu’ils occasionnaient. Selon des témoignages, plus de 600 rats ont été tués en une semaine par des internés dans un seul îlot.
La promiscuité entrainait des incidents voire des conflits dans le quotidien des prisonniers.
Les îlots étaient entourés par des barbelés et possédait un poste de garde
Au point de vue de l’alimentation, plusieurs périodes sont à considérer : du temps ou le camp était sous la responsabilité de l’armée, elle « acceptable », ensuite, sous le régime de Vichy, elle était essentiellement composée de topinambours, navets, raves… que chaque îlot cuisinait sur place. Ils avaient aussi à une ration de pain noir.
Dès la création du camp et en dépit des conditions de l’accueil, une partie de la population locale manifesta de la compassion envers les internés Brigadistes, les Républicains espagnols et les occupants suivants. Malgré cela, peu d’internés purent s’échapper comme put le faire Hannah ARENDT.

 

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