Oradour sur Glane : l’empreinte de la Mémoire de la barbarie nazie

L’empreinte de la Mémoire : retour sur un massacre programmé

Le 10 juin 1944, deux cents hommes de la division SS Das Reich encerclent le village d’Oradour sur Glane vers quatorze heures. A cette heure, il y a beaucoup de monde dans le village, car c’est jour de marché, et la population a doublé depuis le début de la guerre, notamment avec l’arrivée de Républicains espagnols et d’Alsaciens ayant fui leurs contrées.

Au départ, les nazis se veulent conciliants pour « endormir » la population et éviter les élans de révolte. Ils veulent juste « vérifier » qu’il n’y a pas d’armes cachées dans le village. Les hommes sont regroupés dans des granges, les femmes et les enfants pour la plupart dans l’église.

Et là, le massacre commence : les captifs, hommes, femmes et enfants sont tués à la mitrailleuse et brûlés, notamment dans les granges et dans l’église où sont regroupés la plupart des femmes et des enfants. Certains sont brûlés vifs comme ces deux enseignantes dans la sacristie. D’autres sont jetés dans l’un des puits du village qui restera leur tombe à tout jamais.

La division sachant la guerre probablement perdue, se livrait à des expéditions punitives dans une terre de maquis. C’était une vengeance gratuite et représentant le mal absolu.

Les SS se livrent à des massacres, des pillages et détruisent totalement le village par le feu. En signe de mémoire, le village restera à jamais en ruine et est le symbole de la barbarie nazie à ce jour en France.

Résultat : 642 morts, dont 193 enfants. Dix-huit Républicains espagnols parmi les victimes. Et le pire, est que les corps calcinés et méconnaissables ne purent jamais être identifiés, ce qui empêcha les survivants de faire leur deuil. Cinq personnes survécurent au massacre dont Robert Hébras, témoin âgé de dix neuf ans à l’époque dont la famille est morte dans l’église.

L’empreinte du massacre : la visite du village par l’un des deux derniers  survivants, Robert Hébras.

Cette visite guidée et expliquée par l’un des deux derniers survivants  de cet évènement inqualifiable du 10 juin 1944, Robert Hébras fit jaillir en chacun les questions fondamentales sur l’Homme, la guerre, le nazisme, l’évènement odieux de la mort incompréhensible de plus de 642 habitants de ce paisible village : Pourquoi IMGP4501

 

Le village et la visite de l’église : les traces de la Barbarie nazie

L’émotion ne fut pas moins atténuée par la vue des différents témoignages gravés dans le marbre issus du pays entier, dans le cimetière. Les martyrs de Lacapelle – Biron en Lot et Garonne victimes 20 jours avant Oradour de cette même division nazie « Das reich » n’étaient pas oubliés parmi les villes et villages que cette division a martyrisés, terrorisés au moment même où les alliés venaient de débarquer en Normandie le 6 juin 1944.

Les Traces de la Mémoire : Le mausolée et le cimetière :

Le mausolée reprend les noms de toutes les victimes, ainsi que des objets de la vie quotidienne, figés à jamais depuis cette date fatidique. Cela matérialise la présence de ces personnes, hommes, femmes et enfants, afin qu’ils vivent à jamais dans la mémoire du village.

Diverses plaques funéraires dans le cimetière mausolée rappellent la présence parmi les habitants martyrs à Oradour de nombreuses communautés françaises et étrangères : lorraine, alsacienne et étrangères par leur judaïté, parfois pour des raisons politiques répressives comme les républicains espagnols. Nous y reviendrons pour finir cette découverte mémorielle et historique.

Le  Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane

Le  Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane  s’est fixé comme but de rappeler aux visiteurs les crimes commis par la deuxième division blindée de la Waffen-SS « Das Reich » à Oradour-sur-Glane, d’informer et d’être un mémorial pour les générations à venir. Il est situé à proximité du village martyr ; sous la forme d’un musée-mémorial il constitue un lieu de connaissance plus approfondi de cet évènement.

Oradour sur Glane : Le monument  du sculpteur catalan Apel·les Fenosa i Florensa : l’empreinte de la République Espagnole en Limousin :

Le groupe de MER 47 continua sa visite  et s’arrêta devant le monument  que le Comité de libération du Limousin commanda à Apel·les Fenosa i Florensa, sculpteur catalan  proche des anarchistes espagnols. Cette sculpture, propriété de l’état commémore le massacre d’Oradour-sur-Glane ; ce sera le Monument aux Martyrs d’Oradour (1944-1945), d’abord visible à Limoges  puis déplacé à Oradour. Ce sculpteur fréquenta les artistes et poètes comme Picasso, Eluard, Max Jacob, Cocteau, Aragon… et combattit  dans les rangs républicains puis s’établit définitivement en France.

Ces intellectuels ont déposé un livre d’or en mémoire des habitants martyrs, illustré, rempli d’hommages et de condamnation de ces actes indicibles, impardonnables.

Après plusieurs pérégrinations, cette statue en bronze représentant une femme nue, happée par les flammes domine sur sa colonne de pierre, à quelques dix mètres de haut. Située entre le nouveau village reconstruit et l’ancien village en ruines classé «monument historique », cette statue agit comme une vigie sur nos consciences.

La phrase d’Eluard 1944: « Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure : ils n’épargnèrent pas les enfants » parcourt cette colonne supportant cette femme brûlée vive impuissante aux larmes de son enfant comme le frisson parcourt notre colonne vertébrale  à l’évocation de cette perte d’humanité innommable  de l’ennemi.

La  stèle du 643 ° GTE : Groupes de Travailleurs Etrangers : L’empreinte de la République espagnole en Limousin

Le dépôt d’une gerbe sur la stèle du 643 ° GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers) nous donna l’occasion de découvrir que la complicité du régime du maréchal Pétain avec le franquisme avait organisé et utilisé par  le travail forcé sous couvert d’accueil, des hommes ayant fui le franquisme. Ces espagnols en pleine force de l’âge servaient de main d’œuvre locale bon marché en remplacement des  hommes  mobilisés sur le front de la guerre.

Gérard de l’Ateneo Republicano nous  décrivit avec précision la vie de son père dans les baraquements de bois et son travail dans les environs.

Nous nous sous sommes séparés là, sur des promesses de rencontres aussi riches et amicales à venir.

Robert Hebras nous guide à Oradour sur les traces des victimes du nazismeLes rues d'Oradour témoignent du massacre systématique et programmé de toute une populationLe monument du sculpteur Apel les FenosaLe monument du sculpteur Apel les FenosaLes délégations de MER 47 et de l'Ateneo Republicano du Limousin devant la plaque commémorative du 643e G.T.E

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