MER RESTE DANS LA VAGUE : TOUT BAIGNE

MER 47 : 10 ans, ça ne suffit pas

MER 47, Mémoire de l' Républicaine de Lot et Garonne, a dix ans. Lors de son du 5 février 2017, l'association a présenté une exposition sur ses au cours de la décennie. Forte de ses fondamentaux, cette « start-up » de la mémoire surfe sur ses succès, le regard tourné vers l'horizon.

MER 47 : une décennie d'actions

Depuis 2007, MER 47 n'a cessé de rappeler le destin des espagnols et des brigadistes. L'association est entrée dans les hôtels de villes, les collèges et les lycées. MER 47 nous a reçus dans les cinémas du département et les les salles de spectacles. Elle a tenu des conférences, organisé des débats. Elle est descendue dans les rues et les squares, pour leur offrir parfois un nom de bâptème – jamais dans une impasse. MER 47 a battu le pavé lorsque le monarque espagnol a donné la couronne à son fils. Elle a protesté contre le projet de déchéance de nationalité qui aurait créé une catégorie de sous-citoyens : ceux de nationalité précaire.

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Le conseil d'administration 2017 de MER 47 presque au complet

 Durant ces années, nous avons tenu des conférences de presse, publié des livres, créé un site – puis ce blog – rédigé des articles, pris des photographies, tourné des films, traduit des documentaires, édité des bulletins. Nous avons arpenté les salles d'archives et exhumé des documents. Nous en sommes sortis pour répéter ce que nous y avions lu. Nous avons interrogé nos anciens, recueilli leurs paroles, leurs rires, leurs anecdotes. Nous les avons sollicités, sollicités à nouveau, et encore pour qu'ils témoignent de leurs vies de combats, jusqu'à ce que nous apprenions parfois que l'un d'eux s'en était allé. Nous leur avons rendu hommage, comme ils rendaient hommage, à nos côtés, à leurs camarades trop tôt disparus.

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Le

MER 47 nous a emmenés sur l'Ebre, à Elne, dans les Asturies, en Cantabrie, dans le Limousin…Nous y avons distribué en son nom des pruneaux, dormi dans des lieux improbables – un monastère ou l'hôtel « Azul » – drôles d'idées pour des « rojos ». Nous avons rencontré des camarades attachants, humbles et courageux, riches de l'espoir que leur ténacité leur offre, parfois dotés de barbes de hipsters avant même que nos enfants ne sachent que cela serait à la mode. Nous avons servi des paëllas, concocté des sangrias, bu des litres de café. Nous avons chanté (Luis ou Philippe), ou ânoné en dodelinant de la tête (surtout les autres), surtout après la sangria. Rédigé des kilomètres de comptes rendus à en épuiser deux secrétaires. Tenu des dizaines de stands. Attentivement observé nos comptes.

Organisé des formations en informatique, pour nous, béotiens du mulot. Pour MER 47 nous avons exercé presque tous les métiers ; c'est dire si nous sommes motivés. L'association a réalisé bien d'autres choses encore. Avec ses seules forces ou en les conjuguant à celles de ses compagnons de route, du département, de la région, de France ou d'Espagne.

MER 47 : cap vers l'avenir.

La tâche que nous avons assignée à MER 47 est sans fin. C'est une chance, pour tous ceux qui s'engagent avec plaisir dans ses initiatives. Nous devons cultiver ce plaisir d'agir ensemble.Il nous incombe également, si nous souhaitons durablement pérenniser l'association, de veiller à en transmettre le désir à ceux qui nous succéderont. C'est un défi majeur. Il l'est d'autant plus que les ressorts qui nous ont poussés à nous engager paraissent, au moins pour partie, différents de ceux susceptibles de déclencher l'engagement de nos successeurs. Il nous faut donc analyser ces motivations pour nous donner les chances d'agir efficacement et de susciter, progressivement, les vocations au sein d'une nouvelle génération qui reprendra le flambeau de MER 47.

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L'exposition “14 de avril de 1931” de MER 47

Une mission de l'association perdra peut-être un jour tout objet : celle de « s'’associer aux luttes menées en Espagne pour (…) la proclamation d'’une troisième ».Ne croyons pas que cela soit irréaliste ; dans notre siècle les mouvements d'opinions, les rapports de force, basculent parfois avec une rapidité déconcertante. Mais qu'y pouvons-nous ? Produire, conformément à nos statuts, le léger – et singulier – murmure de MER qui, associé à d'autres forces, contribue à saper les bases de la falaise de sable sur laquelle la monarchie a édifié son château.

David LLAMAS

 

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