Wagon du Souvenir contre l’oubli
Une foule nombreuse était venue pour l’inauguration du Wagon du souvenir dressé devant la gare de Penne, symbole de la déportation vers les camps de concentration nazis. Une délégation de MER 47 était présente à la cérémonie. Autorités civiles et militaires ont tour à tour rendu hommage aux déportés d’Eysses.
Il y a 70 ans jour pour jour, que les 1200 résistants emprisonnés à la centrale d’Eysses étaient livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy. Trois mois après l’insurrection d’Eysses du 19 février et l’exécution des 12 fusillés, dans ce matin du 30 mai 1944, ils entamaient leur long calvaire de souffrance et de mort pour 400 d’entre eux. C’est dans des wagons de bois et de fer, semblable à celui qui est aujourd’hui devant la gare de Penne que sont « entassés » les déportés, dont des républicains espagnols, mais aussi Jacques Chantre, présent ce jour pour ce long voyage de l’horreur, un avant-goût de ce que sera l’enfer !
Aujourd’hui, alors que grandit, en France et en Europe, une idéologie dangereuse qui distille la peur de l’étranger, de celui qui est différent, se souvenir que le premier mort de la déportation des Eyssois, est un républicain espagnol, Angel Huerga, mort assassiné par un SS sur la route française de Penne d’Agenais, est une leçon d’avenir.
Dans le travail de mémoire, l’installation de ce wagon du souvenir est un acte important. (MER 47 a participé à la souscription). Se souvenir que parmi ces 1200 résistants de la centrale d’Eysses, il y avait quelques polonais, autrichiens, allemands, belges, roumains, hollandais, italiens, espagnols, témoigne que l’Europe des consciences, des résistances, des solidarités, de la liberté, préexistait à celle des marchés. (texte tiré des propos de Jean-Claude Laulan, de l’association pour la mémoire des Résistants et Patriotes emprisonnés à Eysses).