Le Pôle Mémoire du Fumélois a été inauguré le 24 mai 2025. Il marque le début du Chemin de Mémoire. Ce chemin honore la présence des Républicains espagnols dans le Lot-et-Garonne. Mais il conclut aussi la construction du Chemin de la Mémoire de la Résistance dans le Fumélois.
Un Pôle Mémoire pour combattre l’oubli
Comme nous l’avions annoncé dans notre précédent article, le Pôle Mémoire est maintenant disponible. Il est disponible pour témoigner du combat de nos aînés. Ils ont défendu les valeurs humanistes de la Démocratie face à la barbarie. Il l’est également pour alerter les jeunes générations. Pour leur dire que si elles oublient les dérives du passé, elles pourraient être conduites à le revivre. C’est ce à quoi s’est attaché à rappeler le président de MER 47, lors de son discours d’inauguration :
Nous sommes réunis ici à l’occasion de l’inauguration de ce Pôle Mémoire. C’est pour rendre hommage à des hommes qui ont dit non à ceux qui ont préféré Hitler au Front Populaire. Ces derniers ont sombré dans la collaboration avec l’occupant nazi.
Ces hommes ont dit non à la haine. Ils ont refusé l’exclusion. Ils ont aussi dit non au racisme et à l’antisémitisme de ceux qui déportaient et assassinaient.
Ils ont combattu pour que notre pays, la France, retrouve ses valeurs républicaines d’égalité, de solidarité, de fraternité.
Pour qu’enfin le drapeau de la liberté soit brandi partout en Europe et dans le monde.
Ne l’oublions pas, alors que refleurissent un peu partout les discours de haine et de division.
Ils disaient « Plus jamais ça ! », car ils savaient que le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.
Parmi ces combattants de la liberté, nombreux n’étaient pas nés en France.
Arméniens, Italiens, Polonais, Juifs, Roumains, Hongrois, de toutes nationalités, ils ont donné leur vie pour la libération de la France.
Et parmi eux, les Républicains espagnols !
Ils avaient averti lorsque la non-intervention avait sacrifié la République espagnole. Ils ont clamé « Más vale morir de pie que vivir de rodillas ».
Ils disaient à tous les démocrates que la guerre d’Espagne était un banc d’essai. L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste expérimentaient leurs matériels. Ils testaient leur technique d’une guerre dite moderne. Cette guerre devait ensuite embraser le monde entier.
Ils n’avaient pas reçu l’accueil qu’ils espéraient de la République française au moment de la Retirada en février 1939.
Et pourtant ils furent parmi les premiers à s’engager dans la Résistance en France. Ils l’enrichirent de l’expérience acquise en combattant pendant trois années le fascisme en Espagne.
Malgré cela, à la Libération, en 1945, une deuxième non intervention a eu lieu. Elle a permis que Franco, l’allié de Hitler et de Mussolini, reste au pouvoir.
Rafael Alberti, le grand poète espagnol, l’évoquait dans son poème « ¡Pueblos Libres ! ¿Y España? » :
« Paix à la mer, aux cieux et à la terre !
Mais pour l’Espagnol : exil, prison, guerre. »Il y a maintenant 14 ans, le 4 février 2011, un hommage avait été rendu à ceux de l’usine. Ces derniers appartenaient à la SMP, devenue ensuite Société Minière et Métallurgique de Périgord. Parmi les premiers, ils avaient résisté en pratiquant le sabotage de la production d’obus pour l’Allemagne. Ensuite, ils ont rejoint les maquis.
La plaque qui est à nos côtés avait à cette occasion été apposée sur les murs de l’usine. Cela a été rendu possible grâce notamment à notre ami José Gonzalez. José était à l’époque secrétaire du Comité d’Entreprise. Il est aujourd’hui présent à cette cérémonie.
Merci à tous ceux qui ont contribué à ce que soit inauguré ce Pôle Mémoire. Cela permet aux nouvelles générations de savoir les combats qui ont été menés. Leur souvenir doit garantir une non répétition des tragédies et des souffrances vécues par nos anciens.
¡Viva la República!
Alain Miranda
Président de MER 47


