Toulouse – 23 novembre 2013 – VALEURS REPUBLICAINES ET SOLIDARITE

Le samedi 23 novembre 2013, plus de quarante adhérents de MER 47 visitaient l’hôpital « Varsovie » de Toulouse.

Créé en septembre 1944  par l’état-major de l’Agrupacion de guerilleros españoles FFI de Toulouse, il est situé rue de Varsovie, dans le quartier Saint-Cyprien. A l’origine, il avait pour mission de soigner les blessés venant des unités de guérilleros qui se battaient, en France, contre les nazis aux côtés de la Résistance. Puis il accueillit les républicains blessés lors de l’invasion du Val d’Aran en octobre 1944.

La démobilisation des guérilleros transforma cet hôpital militaire en hôpital civil, tout en restant la propriété de l’« Amicale des anciens FFI et résistants espagnols ».

Glissez le « petit bonhomme » – en haut à gauche – sur la rue Varsovie pour accéder au Street View

VALEURS RÉPUBLICAINES ET SOLIDARITE

Ce fut une journée qui permettait de mesurer la permanence des valeurs qui irriguaient la République Espagnole et la solidarité active qui s’est manifestée aux côtés des exilés espagnols en France.

Des valeurs perpétuées aujourd’hui par l’Association des Amis de la Médecine Sociale, propriétaire et gestionnaire de l’hôpital Varsovie ( devenu hôpital Joseph Ducuing) et de la Maison de retraite.

Son président Michel ROUMY et son directeur David GONZALVO nous ont délivré un message d’espoir et de lutte.

A l’heure des dépassements abusifs d’honoraires et de la marchandisation de la santé, une volonté de soigner également tous, sans discrimination d’origine ou de fortune, une volonté aussi d’innover tout en restant fidèle à sa vocation humaniste.

Varsovie c’est le planning familial, la prise en charge du Sida, les soins palliatifs …à l’heure où le monde hospitalier se désintéressait de ces nouvelles thérapies ou pathologies sans doute jugées économiquement peu rentables.

C’est aujourd’hui un centre régional pilote pour les maladies rares et orphelines.

Fidélité à l’ « Hospital Varsovia » nous rappelait  le docteur Stéphane ACZEL.

Son exposé, agrémenté de la projection d’extraits du documentaire « Spain in Exile » réalisé en 1946 par le Joint Anti-Fascist Refugee Committe (JAFRC), faisait vivre la création de l’hôpital Varsovie par les guérilleros espagnols au lendemain de la Libération, la médecine sociale avancée (et gratuite pour ceux qui n’avaient aucune couverture sociale) pratiquée à l’hôpital des espagnols, les actes de solidarité qui ont permis qu’il continue à vivre notamment au moment de l’opération boléro-paprika en 1950 lorsque tous ses médecins républicains espagnols ont été interdits d’exercice du jour au lendemain et expulsés de France.

Merci à Nicolas Borot, membre du conseil d’administration de l’hôpital, et à notre ami de MER 47 Fernand Gonzalez, chevilles ouvrières de l’organisation de cette matinée.

L’après-midi était consacrée, sous la conduite de l’un de ses initiateurs, Progreso Marin et des amis d’IRIS Mémoire d’Espagne, au circuit de mémoire de Toulouse capitale de l’exil républicain.

Un parcours qui débutait avec la reproduction, sous les arcades de la place du Capitole, de la photographie de Capa représentant un milicien tué au combat près de Cerro Muriano en septembre 1936.

Puis c’était 69 rue du Taur, l’emplacement aujourd’hui de la Cinémathèque, le ciné Espoir, lieu des meetings et fêtes de l’exil et siège du PSOE et de l’UGT.

La place St Sernin et la Bourse du Travail où se réunissaient PCE et CNT et siège au 3 de la rue Merly de la section toulousaine de la CNT.

Un passage au 1 boulevard d’Arcole où se trouvait la librairie des éditions espagnoles (L.E.E) et nous rejoignions le 4 rue de Belfort, siège national et international de la CNT.

Au  numéro 14 de la rue de l’Etoile, El Ateneo Español, et nous voilà, selon l’expression  de notre ami Progreso, « al Parlamento », place Wilson.

C’est là qu’ils se retrouvaient, socialistes, communistes, libertaires, républicains …pour vendre leurs journaux, refaire la guerre sans oublier le « el año que viene será en España » qui concluait beaucoup de discussions enflammées.

Beaucoup d’émotion à ce souvenir et la volonté de faire vivre aujourd’hui cette mémoire et ces valeurs.

España Mañana Será Republicana

 

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