Une histoire de voleurs : le Pazo de Meirás

Le Pazo de Meirás illégalement séquestré par la famille Franco

Le retour du manoir du Pazo de Meirás dans le domaine public va dans le sens de la nécessité de mettre en œuvre les principes de Vérité, Justice et Réparation. En effet, dans le cas qui nous occupe, il s’agit de lutter contre les spoliations pratiquées par la terreur franquiste. En 1938, des groupuscules franquistes, pistolet au ceinturon, entrent dans les maisons. Ils exigent une contribution financière afin d’offrir le domaine au dictateur . En 1941, cette propriété est enregistrée illégalement par Franco comme bien personnel. Aujourd’hui, un juge a tranché : le Pazo de Meirás doit être restitué.

La prédation, une seconde nature

Plus de 40 ans après l’étau commence à se desserrer.

Franco avait laissé todo atado y bien atado (littéralement : tout attaché et bien attaché). Et la transicion permet que se perpétue le silence et l’oubli . Un système fait de crimes impunis, de concussions, de vols et de polices parallèles. 40 ans après un espoir naît. La justice commence à s’attaquer aux privilèges d’une famille de prédateurs.

En Galice existe un manoir, le Pazo de Meirás. Ce bien est acquis pour le prix de 400 000 pesetas de l’époque. La ville de A Coruña l’avait été « offert » en 1938 au Caudillo Franco.

Ce bien, censé lui appartenir, fut meublé, entretenu et aménagé aux frais de l’État espagnol jusqu’à la disparition du dictateur. Y compris ses frais de séjour et de bouche lorsqu’il y résidait. Ce détournement de biens et de ressources publics a été perpétué par ses héritiers. Lesquels ont bénéficié jusqu’à la fin des années 1980 (!) de la mise à disposition gratuite de fonctionnaires publics notamment gardes civils.

Le 11 juillet 2019 l’État espagnol décide de saisir la justice pour qu’il soit mis fin à cette usurpation de propriété. Cette action tardive était revendiquée depuis des années par des collectivités locales, associations mémorielles et partis galiciens autres que ceux héritiers du franquisme. Mais une circonstance a peut-être accéléré les choses. A savoir que la famille Franco, à laquelle l’éthique et la morale ont toujours été étrangères, met en vente ce bien public usurpé pour la modeste somme de huit millions d’euros.

La justice ordonne la restitution du Pazo de Meirás

Le 2 septembre 2020, le Tribunal de Première Instance de A Coruña déclare nulle la « donation » faite en 1938 à Francisco Franco y Bahamonde. En conséquence, il dit que l’État espagnol est propriétaire du terrain et des constructions du Pazo de Meirás. Il condamne les héritiers Franco à les restituer à leur légitime propriétaire.

Cette décision est un encouragement.  Car nombreux sont, sous la dictature, los bienes incautados (les biens séquestrés, volés) au détriment de familles républicaines ou de la République.

Et pour en rajouter sur la famille Franco

Parlons des éléments du Portique de la Gloire de la cathédrale de Santiago de Compostelle, chef-d’œuvre du douzième siècle et patrimoine de l’humanité. Certaines sculptures ont été « offertes » en 1954 par la ville de Santiago à Carmen Polo, épouse du dictateur Franco. N’est-ce pas de la séquestration de biens publics ?

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