VOYAGE SUR LES TRACES DE LA MÉMOIRE HISTORIQUE :LA GARE DE CANFRANC

Une gare lutte contre le nazisme : Mémoire Historique, espionnage, l’or et le tungstène.

 Une immense gare au creux de la montagne devient le théâtre d’une page méconnue de la mémoire historique. Des hommes et des femmes ont risqué leur vie afin de contribuer à la défaite du nazisme et sauver la vie de familles juives.

Passant la frontière, nous sommes arrivés dans une petite localité aragonaise enclavée dans la montagne, Canfranc. Nous avons pu découvrir un immense bâtiment qui abritait les locaux de la gare, inaugurée en 1928.

Nous avons été aimablement reçus par l’association ABBAN et par le professeur Jean-Marie FLORES, et nous avons pu assister à la projection du film « Juegos de espias » dans la salle d’honneur de la mairie.

 Le tungstène et l’or nazi

La gare, a été un centre de transit très important, tant de marchandises que de personnes, faisant le lien notamment avec Madrid, Saragosse, Pau et Oloron. Y circulait les matières premières dont avaient besoin l’Allemagne nazie pour soutenir son effort de guerre, le fer et le tungstène, et l’or allemand qui permettait de payer ces matières premières à l’Espagne franquiste et au Portugal de Salazar. Transit également de juifs fuyant la persécution nazie et cherchant à travers des réseaux de résistance à gagner l’Espagne pour prendre un navire en partance pour l’Amérique Latine.

L’héroïsme de gens ordinaires

De 1940 à 1945, des hommes, des femmes, une enfant de neuf ans, vont risquer leur vie pour aider les gens à fuir et pour détruire l’œuvre des Nazis. Ils étaient Français ou Espagnols, ils avaient pour noms entre autres Michel Cazaubon, Cécile Cazaubon son épouse, leur petite fille Simone, Juan Astier, Lolita Pardo, Juan Alcoy, Marutxi. Ils passaient des documents, dans les plis de leurs robes, dans la doublure de leur manteau, dans un porte document, dans un panier de pique-nique.

Certains étaient résistants, d’autres républicains, d’autres comme Juan Astier franquistes, mais avaient la conviction absolue que l’ordre nazi était néfaste. Certains ne furent jamais découverts. D’autres furent arrêtés, et jugés en conseil de guerre pour intelligence avec l’ennemi. Ils connurent la terrible prison de Porlier à Madrid, et passèrent quelques années en prison. Certains ne s’en remirent jamais comme Michel Cazaubon, Juan Astier, Juan Alcoy qui moururent quelques années plus tard. D’autres sont là encore pour témoigner, comme Lola Pardo qui ne sera jamais appréhendée du haut de ses 18 ans et qui ne parlera à personne de son histoire.

Tous sont des gens ordinaires qui ont estimé avoir fait leur devoir. Et nous rendons hommage à leur courage. Chaque personne qui a résisté au nazisme a apporté sa pierre a la destruction de cet appareil de désolation et de mort. A l’image de cette femme basque Marutxi qui a reçu un collier composé de 89 perles représentant les 89 personnes qu’elle avait contribué à sauver…

La restauration de la Gare

La restauration de la gare de Canfranc est en cours. Des documents ont pu être trouvés dans son enceinte qui attestent l’importance du trafic qui y avait lieu. Plus de 8 tonnes d’or nazis ont transité par cette gare, or qui provenait de l’extermination des juifs, l’or de la souffrance.

Nous espérons que le travail de mémoire rendra vivant ce lieu pour témoigner de l’action de ces hommes et de ces femmes.

 

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