Lot-et-Garonne : de la solidarité avec l'espagne Républicaine aux républicains espagnols devenus lot-et-garonnais[1. Cette conférence a été préparée à l'aide des travaux réalisés par nos amis Pierre ROBIN, animateur des Amis du Vieux Nérac, Fabien GARRIDO et grâce aux recherches effectuées aux archives départementales de Lot-et-Garonne par nos amis de mer 47 : André ESCOBAR, Isabelle MAZEAU, Louis RODRIGUEZ, Paquita RUIZ.]
Le camp de Septfonds et le Lot-et-Garonne
Le camp de Septfonds[2. Histoire du “petit camp” de Septfonds (1939-1945) (site de la Mairie de Setpfonds)] [3. Les premiers réfugiés espagnols (site de la Mairie de Setpfonds)] a été créé pour décongestionner les camps des Pyrénées-Orientales.
II est situé sur un terrain de cinquante hectares á Lalande et á judes, á un kilomètre du village de Septfonds dans le Tarn-et-Garonne près de Caussade.

Un millier de garde-mobiles, de fantassins, de dragons et de tirailleurs sénégalais va être affecté à la surveillance du camp.
A partir du 5 mars 1939, 2 500 républicains espagnols arriveront chaque jour sur le quai de la petite gare de Borredon située à Montalzat. Le 20 mars 1939, leur transfert est achevé.

16 000 républicains espagnols sont désormais internés à Septfonds dans quarante-cinq baraques de planches couvertes de tôles ondulées avec des conditions sanitaires et d'hygiène déplorables, sans chauffage, ni électricité, ni eau courante, qui vont provoquer plusieurs décès (81 républicains espagnols sont enterrés au cimetière des Espagnols créé en 1978).

Au sein du camp les républicains espagnols s'organisent (troupe de théâtre, orchestre amateur, atelier de peinture). Des comités politiques et des cellules du Parti communiste espagnol sont actifs. Des actions menées contre les conditions de vie du camp vont d'ailleurs amener l'arrestation de plusieurs responsables communistes et leur transfert au Fort de Collioure.
Le décret du 12 avril 1939 crée les CTE (compagnies de travailleurs étrangers) « pour pouvoir utiliser la main d'œuvre des réfugiés républicains espagnols afin de réduire au maximum le coût de leur entretien ».
A partir de cette date, les internés du camp vont être recrutés dans I‘agriculture ou dans I‘industrie comme à la SMMP de fumel, en fonction de leurs qualifications professionnelles.
Par la suite la loi du 27 septembre 1940 crée les GTE (groupements de travailleurs étrangers) qui succèdent aux CTE.
Trois GTE existent a Septfonds : les groupes 552 et 553 composés d'Espagnols et le groupe 302 réservé aux volontaires étrangers démobilisés, majoritairement des juifs.
En Lot-et-Garonne, beaucoup d'ouvriers qualifiés arrivent du camp de Septfonds pour travailler à la Poudrerie de Sainte-Livrade ou à la Société Minière et Métallurgique du Périgord à Fumel: 394 hommes en avril 1940, estimés à 450 par le préfet en mars 1941.
Nombre d'entre eux sont employés dans de petites entreprises ou dans I‘agriculture.
Le GTE 505 à Fumel compte 601 travailleurs espagnols au 13 septembre 1941 (SMMP et entreprises annexes comprises).
Le GTE 536 de Casseneuil, qui comprend la Poudrerie de Sainte-Livrade regroupera 1 600 étrangers dont la plupart sont Espagnols.
Les camps de Lot-et-Garonne
- Poudrerie de Sainte-Livrade-sur-Lot – lieu dit Sept Fonds, aujourd'hui lycée agricole
- Camp d'accueil du Moulin du Lot à Sainte Livrade sur Lot
- Camp d'accueil de CASSENEUIL :
– Lieu dit Belle Rive
– Gare de Casseneuil ( France Prune ) - Camp de Carrere à Villeneuve-sur-Lot ( cité René Rieus lieu dit Cocquard )
- Camp de BIAS ( lieu dit Astor – cité d'accueil d'Astor )
Liste de tous les articles de la catégorie :
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 9- Résistance
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 7- Reconquista
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 6 – En fumélois
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 5- Les camps : Septfonds
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 4 – Exode
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 3- Brigades Internationales
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 2- Solidarité
- Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 1 – Fumel