Les Républicains Espagnols en Lot-et-Garonne – 7- Reconquista

Lot-et-Garonne : de la solidarité avec l’Espagne Républicaine aux Républicains Espagnols devenus lot-et-garonnais[1. Cette conférence a été préparée à l’aide des travaux réalisés par nos amis Pierre ROBIN, animateur des Amis du Vieux Nérac, Fabien GARRIDO et grâce aux recherches effectuées aux archives départementales de Lot-et-Garonne par nos amis de MER 47 : André ESCOBAR, Isabelle MAZEAU, Louis RODRIGUEZ, Paquita RUIZ.]

Mouvement Reconquista de España

Dès le 23 décembre 1939, 340 Républicains Espagnols réfugiés sont officiellement recensés à l’usine SMMP de Fumel. D’autres vont suivre dès janvier et février 1940, puis encore par la suite. Au fil des mois les Espagnols s’organisent mais la police surveille.

Un rapport de police de mai 1942 signale que ” le 14 avril dernier, anniversaire de la République Espagnole, les communistes ont reçu une feuille recommandant l’unité entre les militants des partis républicains de gauche…”. Le 6 juillet 1942, José Oncine TORRES confie sa bicyclette à un artisan fumélois pour réparation. L’apprenti découvre dans la sacoche un tube contenant des exemplaires du bulletin « Reconquista de España »[1. titre de l’organe de presse clandestin espagnol de la Unión Nacional Española plate-forme créée sous l’impulsion du parti communiste espagnol] [3. L’émigration politique espagnole en France après 1939. Les fonds de la BDIC Geneviève Dreyfus-Armand   Matériaux pour l’histoire de notre temps     Année   1985   Volume   3   Numéro   3-4   pp. 82-89 – Licence Creative Commons]. Son patron, informé, s’empresse de prévenir la gendarmerie de Fumel. Ce sera le début d’une vaste opération de traque et d’arrestations lancée par la police de Vichy sur Fumel, le Lot-et-Garonne et sur de nombreux autres départements. Au nombre des personnes arrêtées on retrouve :

le 06/07/1942 :

  • Aquilino ASENJO, 24 ans, ajusteur résident rue Notre Dame, Fumel,
  • Juan MARTINEZ, 33 ans, manœuvre, Libos,
  • Antonio PEREZ, 26 ans, maçon, Fumel,
  • Magin ALONSO, 27 ans, manœuvre, Fumel,
  • Santiago de la CASA HIDALGO, 29 ans, manœuvre, Fumel,
  • Mario MARTINEZ, 23 ans, manœuvre, Fumel,
  • Tomas FERRERO, 23 ans, manœuvre, Fumel.

le 07/07/1942 :

  • Notre vétéran, Jaime OLIVES de Villeneuve/Lot.

De très nombreuses autres arrestations auront lieu. Parmi celles-ci, la PJ de Toulouse arrêtera 13 personnes à Monflanquin en octobre 1942, dont :

  • Juan MORENTE LEONES, âgé de 29 ans.

En novembre 1942, nouvelle série d’arrestations en Lot-et-Garonne. En fumélois seront détenus :

  • Nieves CASTRO épouse CUETO, 24 ans, Fumel,
  • Patricio MORON, 51 ans, Fumel,
  • Molina MOJA épouse RUY, 24 ans, Trentels,
  • Maximo MARTIN, 29 ans, St Vite,
  • Narciso VILLELA, 38 ans, Fumel,
  • Antonio PLAZA, 26 ans, Fumel,
  • Salvador BALAGUER, 29 ans, Marmande…

Un haut responsable, Cecilio ARREGUI, habitant Monflanquin, réussit à s’échapper, grâce à l’aide d’amis Français.

Ce fut pour eux la prison, les interrogatoires musclés, et parfois, la déportation dans les camps nazis, dont certains ne revinrent pas.


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