L’ESPAGNE DE LA RÉPRESSION ET DU SILENCE

Une Espagne de souffrances longtemps tues et dissimulées à l’écran

Pendant deux jours les 21 et 22 novembre 2016 à Monsempron Libos et à Sainte Livrade c’est une autre Espagne que nous présentaient les cinémas Le Liberty et l’Utopie, l’Espagne de ceux qui sont restés et ont souffert les dures années du franquisme.

L’Espagne des Internats de la peur

Avec le saisissant documentaire de Montse Armengou c’était d’abord les enfants dont le seul crime était d’être nés de parents républicains.
Dans toute l’Espagne franquiste, internats et maisons de corrections devaient les soustraire à l’influence néfaste de leurs proches en application des théories d’un psychiatre militaire fasciste, Vallejo Najera.
Ce dernier, dans la droite ligne des théories eugénistes et nazies, affirmait que les adeptes des idéaux républicains étaient des dégénérés mentaux dont il convenait de protéger la race hispanique.

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“Els internats de la por”

Des milliers d’enfants furent dès lors enfermés dans des internats pendant la dictature franquiste et jusqu’aux premiers jours du retour à la démocratie. Collèges religieux, orphelinats, centres antituberculeux ou d’aide sociale devinrent des prisons pour ces jeunes où ils endurèrent abus physiques, psychiques, sexuels, exploitation au travail et expérimentations médicales douteuses.
Cette face cachée de l’Espagne a ému aux larmes un public nombreux et l’indignation était grande d’apprendre qu’en Espagne ces crimes n’ont jamais été ni jugés ni objet de réparation.

L’Espagne de la résistance et des prisons

Avec “Angel”, c’est l’histoire d’un enfant de la retirada, orphelin de mère qui a connu la répression et les prisons de l’Espagne franquiste et qui à 86 ans nous fait revivre ces épisodes de sa vie.
A Barcelone, où sa mère est morte sous ses yeux en 1937 dans un bombardement.

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“Angel”

Sur les lieux de son exil à 10 ans, accompagné de sa sœur et de son frère âgés de 6 et 4 ans.
En Espagne et en Aragon, quand, jeune militant anarcho-syndicaliste, Angel est arrêté, torturé et condamné à mort. Et les 16 ans qu’il a passé dans les prisons de l’Espagne de Franco…
La projection de ce documentaire émouvant était suivie d’un débat avec son réalisateur, Stéphane Fernandez, que MER 47 s’honore d’avoir soutenu dans le cadre d’un financement participatif.

L’autre Espagne avec l’exposition de Domingo Fernandez

En parallèle des projections c’est une autre Espagne que montrait l’exposition photo de Domingo Fernandez : « Un nom et un Visage”.

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L’exposition “Ils ont un nom et un visage”

Ces visages, ceux de toutes ces femmes, ces hommes, ces enfants, que la barbarie franquiste a jetés sur les chemins de l’exil, n’emportant la plupart du temps comme unique bagage, que leur idéal de justice sociale, et, inscrit à jamais dans leur cœur, l’amour indéfectible de la Liberté.
Pour conclure un remerciement à nos amis Sylvette et José Pallares qui, par leur entremise, ont rendue possible la projection des « Internats de la por ».

Alain MIRANDA

MER 47

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