Mourir à 20 ans

Un republicano español – la dernière BD de Philippe Guillen

Nous avons déjà reçu à MER 47 l’auteur Philippe Guillen pour nous présenter sou ouvrage sur Cabrero Arnal, le père de « Pif le chien ». Aujourd’hui, le professeur d’histoire et dessinateur reprend son crayon pour nous conter l’histoire tragique d’un jeune républicain espagnol. Il s’agit du sergent José Maria Asin Usieto, membre de la 43e division de l’Armée Républicaine espagnole. Il est décédé du typhus à l’âge de vingt ans dans le camp de concentration de Septfonds.

De Almuniente (au Sud de Huesca, Aragon) à Septfonds (à l’Est de Caussade, Tarn-et-Garonne)

José Maria Asin Usieto
José Maria Asin Usieto

En effectuant des travaux dans la mairie de Septfonds, une ancienne urne a été retrouvée. Au cours de son transport, quelques photographies en noir et blanc se sont échappées par la fente où sont habituellement déposés les bulletins de vote.  Surpris par cette découverte, les autorités locales ont fait appel à Philippe Guillén, archiviste, professeur d’histoire et dessinateur. Ils lui ont confié une mission : identifier les objets qui se trouvaient à l’intérieur de l’urne et déterminer leur provenance. Il y avait des lames de rasoir, du rouge à lèvres, des lettres, des photographies, des cigarettes, des timbres… Les recherches menées par Philippe Guillen ont attribué ces objets aux républicains espagnols morts dans le camp de concentration de Septfonds. C’est ainsi qu’il a rencontré José Asín. Frappé par la façon dont ce jeune homme a vécu ses derniers jours, Philippe Guillén a décidé de faire une bande dessinée historique qui raconte la lutte au front, l’exil en France et la mort prématurée de José Maria.

« Un republicano español » utilise de vrais documents, évoque des personnages historiques ainsi que des objets inventoriés ayant appartenu à des républicains. Tout est parfaitement référencé par l’auteur afin que le lecteur puisse consulter les archives.

Auteur : Philippe Guillén
Editeur : Aldatalent, Barcelone
ISBN : 978-84-122141-6-1
Prix : 20€.
Langues : Castillan et Français
Partenaires : Amical de Mauthausen y otros campos y de todas las víctimas del nazismo de España et Bolsa de Bielsa.

Reportage TV3 sur la bande dessinée Un republicano español dans le programme  » Quan arribin als marcians »

La chute du Haut Aragon républicain

Extrait du document publié par Jean-François Berdah – Université Toulouse II-Le Mirail

« La frontière existe-t-elle pour les historiens ? La frontière franco-espagnole au 20e siècle » – § 3 – p 5.

« […] l’offensive qui se produit en Aragon à partir de l’hiver 1937 et culmine avec la bataille de Teruel en janvier-février 1938 conduit à une troisième vague d’exode vers la France de la part d’une partie de l’armée républicaine, notamment la 43e division rejetée dans la poche de Bielsa par l’armée nationaliste qui compte près de 7 000 hommes. En contradiction avec les ordres officiels qui imposent toujours le barrage de la frontière, les solidarités s’organisent côté français pour venir en aide aux soldats et surtout aux populations civiles de la vallée de la Cinca, notamment au sein de l’union départementale de la CGT. Des convois sont organisés pour expédier en territoire espagnol denrées alimentaires et médicaments, mais les bombardements perpétrés par l’aviation franquiste poussent finalement miliciens et civils à se réfugier dans les Hautes-Pyrénées françaises, notamment à Arreau, Argelès-Gazost et Luz-Saint-Sauveur. […] »

Article complet : « La frontière existe-t-elle pour les historiens ? La frontière franco-espagnole au 20e siècle »

Les passeurs

« La Commission internationale de contrôle de la Non-Intervention dans notre ville fit arrêter quatre luchonnais qui ravitaillaient les hauts villages du Val-d’Aran, en même temps qu’ils faisaient passer des volontaires pour servir dans les Brigades internationales. Il s’agissait de Pierre Guerre, commerçant; Jean Soubadie, douanier; René Bordes, instituteur, et Augustin Balthazar,   —31→   recruté à Huesca, en 1922, pour la construction de l’usine à gaz.
On les transféra à la prison de Saint-Gaudens. Il y eut des interventions et ils furent libérés à l’exception d’Augustin Balthazar qui fut interné dans un camp des Pyrénées-Orientales.
En 1938, je passais le conseil de révision. Lorsqu’on vint nous recommander d’être très discrets dans nos réjouissances. C’était le 2 avril, la 43e division de l’armée républicaine espagnole franchissait la frontière au port de la Picade, en même temps que des nombreux civils. Les guides luchonnais, Coulat « dit Fiscal », François Ladrix, Jean Binos allèrent tendre des cordes le long des sentiers fortement enneigés en bordure des précipices. Une jeune femme y perdit la vie en chutant au Pas de la Montjoye.
Enfin, au mois de septembre de la même année, les franquistes occupèrent le Val-d’Aran, ce fut une occasion pour les chefs de la droite locale de se manifester en allant au col du Portillon saluer les troupes de Franco. »
Témoignage de Henri POTTIER, de Luchon, chapitre 5 dans la Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes.

la 43e division de l’Armée Républicaine espagnole : LE PEUPLE EN ARMES, des milices à la 43e division

La 43e division de l’Armée populaire de la République est bien connue en Aragon pour ses combats héroïques et sa résistance dans la Bolsa de Bielsa. « Que cette vidéo soit considérée comme un hommage à ceux qui se sont battus pour défendre nos libertés » :

Une réponse sur “Mourir à 20 ans”

  1. L’un d’entre vous voudra-t-il prendre connaissance de témoignages d’un fils de résistant toulousain « mort pour la Patrie » , de ce fait soutien fidèle des REFUGIES (et non « immigrés » !) républicains espagnols et eux aussi ANCIENS RESISTANTS EN FRANCE ?…
    Si oui, mon adresse : destrabat40@gmail.com
    Tél. : 06 47 463 156

    EN ce mardi 4 mai 2021 à 8h35.

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