La niña bonita à Aiguillon – 1 : au rendez-vous de la cité scolaire Stendhal

Dans le cadre de la semaine , organisée à Aiguillon du 10 au 16 avril, pour célébrer le 85ème anniversaire de la seconde espagnole, les professeurs d'espagnol ont amené 150 élèves des classes de 3°, 2°5 et 1°L visiter l'exposition organisée par l'association et assister à une rencontre avec un républicain espagnol.

L'importance de cette sensibilisation

Il était important pour les professeurs d'espagnol d'associer les élèves à l'hommage fait aux à Aiguillon car, lors de nos cours, nous abordons la civile. Les élèves de 3° travaillent le tableau  de Picasso  pour le présenter à l'épreuve d'Histoire des arts. Certains élèves, lors d'un voyage scolaire, ont visité le musée de la paix de Guernica et ont pris conscience des horreurs des bombardements. Avec les élèves du lycée, nous travaillons sur la seconde République, la guerre civile et la dictature franquiste.

Une approche attentive de l'exposition
Une approche attentive de l'exposition

Lorsque nous avons proposé aux  élèves cette sortie pédagogique, ils ont réagi avec enthousiasme. Lors de la visite de l'exposition, chaque groupe devait  répondre à un questionnaire, préparé par les professeurs, pour qu'ils puissent mieux comprendre les différents panneaux expliquant les tenants et les aboutissants de la guerre civile. Lors de la projection des images de la Retirada, des camps, et du clip « El silencio » du chanteur  Toan, le silence des élèves a traduit leur émotion.

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La rencontre avec des témoins

Le lendemain, les mêmes élèves ont pu rencontrer et échanger avec Isaac (Luis) Casarès, républicain espagnol exilé à Fumel en 1939 et résistant pendant la seconde guerre mondiale. Il était accompagné par plusieurs représentants de l'association : Louis Rodriguez, Pierre Sanz, François Porres et Sylvio Guingan.

Luis a commencé par chanter la Marseillaise en espagnol pour leur expliquer les valeurs de la Niña Bonita, cette Marianne espagnole dont les fascistes ont brisé les rêves de , d' et de fraternité. Et il leur a raconté son engagement à l'âge de 15 ans dans l'armée républicaine, sa peur, ses larmes mais aussi le chemin de l'exil, l'accueil dans les camps de concentration sur la plage d' sur Mer, les conditions de vie inhumaines, son internement dans le camp de Septfonds, son arrivée à Fumel avec la compagnie de travailleurs étrangers, son engagement dans la , sa participation à la libération de plusieurs villes, dont Bordeaux et Périgueux.

Les élèves étaient particulièrement attentifs et émus face au témoignage  de ce monsieur de 95 ans. Ils ont beaucoup apprécié sa vivacité d'esprit, son courage pour surmonter les épreuves de la vie, son humour aussi.  Ils ont été touchés quand il leur a raconté son mariage à Fumel avec Antoinette, une jeune femme d'origine polonaise.

Les plus jeunes, les élèves de 3°, ont posé beaucoup de questions, ils étaient curieux et voulaient savoir comment on peut survivre dans de telles conditions. Les élèves de lycée, quant à eux, étaient intimidés, Isaac (Luis) leur a inspiré beaucoup de respect.

--------------------Luis Casarès devant le memorial de Septfonds
——————–Luis Casarès devant le memorial de Septfonds

Mais lors de travaux d'expression personnelle, les élèves ont exprimé leur ressenti : « Luis est un modèle de courage pour les jeunes. Il s'est battu pour ses idées et aujourd'hui il continue son action en racontant son histoire et en transmettant ses convictions ».

« Les témoignages des anciens sont importants, car c'est une voix authentique qui nous permet de mieux comprendre les événements »

« La mémoire historique est importante car c'est une partie de notre identité. Nous devons connaître le passé pour ne pas répéter les mêmes erreurs ».

« Si nos politiques écoutaient des témoignages sur l'exil comme celui de Luis, ils auraient peut-être une meilleure gestion de la crise actuelle des migrants ».

Ces réflexions de jeunes nous montrent à quel point il est important de transmettre le souvenir, la mémoire de ces temps obscurs à travers le témoignage de Luis mais aussi de Pierre, Louis et François, enfants de républicains  qui portent en eux la douleur de l'exil de leurs parents.

Cette rencontre, chargée d'émotion, a permis aux collégiens et lycéens de prendre conscience du douloureux destin des Républicains espagnols lors de la guerre civile et de leur arrivée en France. Un beau moment de partage et de transmission de la mémoire.

Marie Ange GONZALEZ, professeur  à la cité scolaire Stendhal.

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