Un ouvrage qui couronne un engagement personnel
A MER47 nous connaissons tous David Llamas. Depuis toujours, il est de tous nos combats pour la mémoire et la justice. Ce qui le conduit à présider aux destinées de notre association depuis plusieurs années. Et voilà qu’il nous offre un roman inspiré de l’histoire des siens mêlée à celle des nôtres.
La promesse de jours meilleurs
« Péril de la Liberté » s’ouvre sur l’évocation des jours précédant l’avènement de la deuxième République à Malaga. En phrases courtes, le cadre est posé et par fines touches est décrite l’espérance et la joie d’un peuple que la victoire du « frente popular » vient provisoirement renforcer. C’est aussi la rencontre de Maria et Francisco que nous suivons au travers de la guerre d’Espagne jusqu’à leur « retirada » en France.
Le premier exil
Avec eux, nous vivons un premier exil lorsque les troupes italiennes attaquent Malaga. C’est la « desbanda », celle d’un peuple fuyant sur les routes, le long de la côte en direction d’Almeria. Ils se retrouvent sous les bombardements de la marine et de l’aviation des insurgés et de leurs complices. Pendant ce temps, la répression sauvage s’abat sur ceux qui n’ont pu fuir.
Primer Encuentro Internacional « La Desbandá » : El estado de la cuestión
La chute de la République et la Retirada
Maria et ses enfants quittent Oran pour Alicante, puis Valence et Barcelone. Là, alors que la communauté internationale ferme les yeux sous couvert de non-intervention, ils vivent en mars 1938 les bombardements aériens massifs des alliés nazis et fascistes de Franco. Puis, à nouveau sous la mitraille des avions allemands, ils prennent le chemin de l’exil vers la Jonquera et le Perthus.
Francisco, quant à lui, participe aux combats de Teruel et du Segre peu avant la chute de Barcelone. Il passe la frontière avec son unité le 7 février 1939. Conduit au camp de concentration d’Argelés-sur-Mer, il ne trouve que mépris et maltraitance là où il espérait un accueil digne et humain de la part d’une République amie.
L’exil intérieur de « los vencidos »
De leur côté, Maria et les trois enfants sont assignés à résidence dans un centre d’hébergement dans le département des Basses Alpes. Malheureusement, Maria décède des suites d’une mauvaise bronchite. Les enfants sont récupérés par leur grand-mère maternelle Carlota, à Malaga. Là, ils connaissent la misère et la faim. Ils vivent l’oppression et la chape de plomb imposée par Franco à son peuple. A l’école, ils endurent les vexations quotidiennes que doivent supporter les enfants de « los rojos ».
Un voyage à travers nos mémoires
C’est donc un voyage à travers la mémoire, nos mémoires, que nous faisons au fil des pages du livre de David Llamas. C’est aussi l’évocation d’un proche qui se retrouve dans le convoi des 927 à Angoulême et meurt au sinistre camp de Mauthausen. C’est la mémoire des Espagnols engagés dans les combats de la résistance. Enfin, c’est également, après la mort du dictateur, la volonté vite avortée du retour dans un pays qui n’est plus celui qu’avait laissé « el emigrante ».
Alain Miranda
Un livre à lire et à offrir : « Péril de la Liberté » – David Llamas – Éditions Libre 2 Lire – 352 pages – 22 euros.
Contact et commandes : « Péril de la Liberté » – Libre 2 Lire
El Convoy de los 927 Mauthausen) (06-02-05)
Conférence sur la déportation de Républicains espagnols du camp des Alliers