Qui sont “Las Sinsombrero” ?

la Generacion del 27

Tout le monde a entendu parler de la Generacion del 27. Cette période ne concerne pas qu’un mouvement exceptionnel de l’histoire culturelle espagnole, mais elle identifie aussi une décade clé de son histoire : les années 20/30 du XXe siècle. Les personnalités les plus connues de ce mouvement sont entre autres Federico Garcia Lorca, Salvador Dali, Luis Buñuel ou Rafael Alberti. Tous des hommes ! Et les femmes ? Silenciadas par un pays qui ne les a jamais revendiquées.

Les oubliées de l’Histoire

Pendant les quarante ans de la dictature franquiste, cette explosion de liberté et de créativité qui culmine sous la IIe République, passe à la trappe.
Avec le retour de la démocratie, certains reviennent au pays. Leur production artistique durant l’exil leur octroie le droit d’être reconnus et révérés. Mais cette histoire, dans l’Espagne de la Transition, est écrite au masculin.
Le s femmes aussi rentrent à la maison, mais il semble que l’Histoire ne s’en préoccupe pas. Leur absence dans la mémoire du groupe del 27, les engage dans une bataille dont l’issue est plus qu’incertaine. Aujourd’hui, on peut les considérer comme incontournables. Sans elles, l’Histoire est incomplète. Parmi elles, on peut citer :

Toutes choisissent Madrid pour y étudier et y travailler. Elles s’expriment dans la Revista de Occidente de Ortega y Gasset où la Gazeta literaria. Ouvertes aux nouveaux concepts de la modernité, aux courants d’avant-garde comme le Surréalisme, elles sont, en même temps, attachées à récupérer les traditions populaires. Elles sont très sensibles aux réalités sociales qui les amènent à s’engager. Ayant transformé le panorama culturel de leur pays, elles affrontent, ainsi que les hommes, un destin qui va briser leur vie : l’exil, dont certaines et certains ne reviennent pas.

Les femmes prennent leur destinée en main

Rappeler dans quelles conditions elles ont dû vivre est important, surtout en tant que femmes. La pensée scientifique de l’époque justifie l’inégalité des sexes en accentuant la faiblesse du genre féminin, en mettant en avant ses incapacités intellectuelles.
La femme est circonscrite dans l’espace privé, confinée aux rôles d’épouse et de mère.
L’apparition de la Nouvelle Femme en Europe emprunte deux voies :

  • la naissance du mouvement féministe, en Angleterre et aux USA,
  • la révolution industrielle qui inclut la femme dans le monde du travail.

Après la Première Guerre Mondiale, la femme prend conscience de son potentiel et de la possibilité d’être indépendante. Elle décide de ne pas revenir à la situation antérieure.
C’est à ce moment-là que se forge la nouvelle femme moderne. Ce mouvement atteint sa maturité dans les années 1920, face à une société misogyne et patriarcale.
En Espagne, la conscientisation féminine est concomitante avec ce qui se passe dans le reste du monde et culmine avec l’avènement de la IIe République.

Les femmes brisent le carcan des convenances sociales

Elles décident d’occuper l’espace public en enlevant l’objet qui les contraint dans leur condition de femmes soumises : le chapeau. Par cet acte, elles cassent les codes de la société machiste et archaïque espagnole. Pour ce faire, elles traversent, décoiffées, la Puerta del Sol. La réaction d’une partie de la foule est immédiate : ce sont des homosexuelles !

Cet article est une traduction libre des dix premières minutes de la vidéo ci-dessous :

Documentaire Las Sinsombrero de la RTVE :

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