GURS : quelques clips vidéo pour présenter le camp
En une dizaine de petites vidéos, vous allez suivre Raymond VILLALBA, de l’association Terre de Mémoires et de Lutes (TML), à travers le camp de GURS. Raymond fait resurgir la mémoire de tous ceux qui ont eu à connaître les souffrances infligées par le système concentrationnaire de la IIIe République française puis du régime de Vichy. Système mis en œuvre pour se débarrasser des Brigadistes internationaux, des Républicains espagnols, des Juifs…
TML : ses objectifs
A l’occasion de la visite de l’association Mémoire de l’Espagne Républicaine de Lot-et-Garonne – MER47 – le 30 avril 2015, Raymond VILLALBA présente son association Terre(s) de Mémoire et de Lutte(s). – TML.
3 objectifs président au fonctionnement de TML :
- La conservation de la mémoire de la République espagnole, La guerre d’Espagne, L’exil, La résistance des Républicains espagnols aux côtés des Résistants français face aux forces nazis et fascistes et la libération du territoire.
- La Mémoire Ouvrière du Haut Béarn.
- Les échanges transfrontaliers pour une meilleure diffusion de la Mémoire de l’Exil espagnol.
Ce travail mémoriel est réalisé grâce à l’implication de bénévoles ainsi qu’à l’aide apportée pars les collectivités territoriales des deux côtés de la frontière quand les majorités politiques de ces dernières sont sensibles à ce genre de démarche.
Le camp de Gurs est un lieu de Mémoire ouvert au public et régulièrement visité par des groupes scolaires.
L’objectif de ce site est de porter à la connaissance du plus grand nombre les conditions d’internement de personnes au cours de la seconde guerre mondiale.
Les premiers « internés » furent des Basques espagnols après la chute du Pays basque pendant la guerre civile espagnole.
Ensuite ce fut le tour de brigadistes internationaux.
Puis vinrent une partie des espagnols ayant passé la frontière au moment de la « Retirada ».
Des français furent aussi internés à Gurs pendant la « drôle de guerre » tels les communistes ou des opposants politiques.
Le 10 octobre 1940, l’Etat français de PETAIN promulgue une loi sur le statut des Juifs. Du coup, des Juifs étrangers, venus se réfugier en France pour fuir les persécutions dans leur pays d’origine, vont être emprisonnés à Gurs en compagnie d’opposants allemands antinazis et italiens antifascistes. Sans oublier la tragédie de 9 000 Juifs allemands déportés d’Allemagne vers Gurs.
A partir de 1942, 6 convois de Juifs vont partir pour Drancy et les camps de la mort.
Pendant ce temps, les Républicains espagnols sont envoyés sur des chantiers pour suppléer à l’absence de main-d’œuvre française. Certains, ouvriers le jour, deviendront des combattants de la nuit aux côtés de la Résistance française et prendront leur part dans les combats pour la libération du Béarn : ce sont les « Guerilleros ».
En 1944, 10 000 Républicains espagnols se massent au Val d’Aran et à Saint-Jean-Pied-de-Port pour aller sur la frontière attaquer les forces franquistes et tenter de renverser la dictature. Sans le soutien des démocraties, ils sont vite balayés par les troupes de FRANCO et 1 500 d’entre eux sont de nouveau internés à Gurs par le gouvernement provisoire français.
Ironie de l’histoire, ils côtoient les soldats allemands qu’ils avaient contribué à arrêter lors des combats pour la libération.
Cette situation indispose les résistants français qui vont obtenir leur libération.
Commence alors l’exil. Debout et dignes, ils conserveront leurs idéaux jusqu’en 1975, date de la mort du dictateur FRANCO.
En 1945, la décision de détruire le camp est prise. Seul le cimetière est conservé.
En 1960, des fondations juives allemandes et trois landers allemands prennent en charge la réhabilitation du cimetière, opération qui se poursuit de nos jours encore avec l’entretien du lieu.
En 1978, la gauche gagne les élections à Oloron-Sainte-Marie et l’on décide de sortir le camp de l’oubli en commémorant le 40e anniversaire de la création du camp.
Les anciens internés décident de créer l’Amicale du Camp de Gurs.
En compagnie de TML et de l’Amicale du camp de Gurs, agit aussi une troisième association pour la conservation de la Mémoire : Trait d’Union d’Oloron.
Description du camp
S’étirant sur 2 000 m de long et sur 500 m de large on peut compter 440 baraques y compris celles qui hébergent les soldats, gardes du camp.
Lorsque ces soldats partent pour le front, en 1939, ils sont remplacés par la gendarmerie.
Sous le régime de Vichy, les gendarmes sont remplacés par des civils en armes.
Le 14 juillet 1939, les Républicains espagnols organisent, sur le terrain de sport, un défilé de 5 000 hommes pour commémorer la Fête Nationale française. Ceci afin de rappeler leur attachement aux valeurs de la République et à c elle de la Révolution française de 1789 ainsi que pour faire la démonstration qu’ils n’étaient pas tels que les décrivaient la presse de droite française : des bandits rouges violeurs de bonnes sœurs mais une force discipliné au service de la République.
Raymond VILLALBA rappelle le salut de René VIETTO, coureur du tour de France, poing levé tout au long des deux kilomètres du camp, lors du passage de la célèbre épreuve devant Gurs.
Les tentatives d’évasion échouaient souvent et les fuyards, lorsqu’ls étaient repris, finissaient dans un trou creusé dans le sol avec une toile de tente par-dessus. Ce lieu de répression était appelé paes espagnols l’hippodrome.