UNE CENTENAIRE RÉPUBLICAINE ESPAGNOLE A FUMEL

Enhorabuena, señora Rosario Ribera

En octobre dernier, une républicaine espagnole fêtait ses 103 ans à l’EHPAD de Fumel. Rosario Ribera, toujours pleine d’entrain et d’optimisme a vu sa jeunesse confrontée aux dégâts causés par la guerre civile espagnole. Comme bon nombre d’autres jeunes, elle a choisi la République contre le franquisme et l’obscurantisme, Franco ayant déclaré au lendemain de sa victoire que cela signifiait la fin de « l’esprit des Lumières ».

Elle choisit la République

Rosario Garcia Rodriguez est née le 6 octobre 1917 à Vitoria, au Pays basque espagnol. Elle a 19 ans et habite à Rentería avec sa famille lorsque éclate la guerre civile espagnole qui va meurtrir son cœur et son pays.

Armée de son courage et de sa volonté, elle va, avec une de ses sœurs, rejoindre le camp républicain. Elle s’engage comme soignante dans le service de santé de l’armée républicaine dans un hôpital de Gérone, en Catalogne. Lorsqu’elle regagne le Pays basque, ce dernier tombe aux mains des franquistes en juillet 1937. Pour échapper à la féroce répression, elle est évacuée avec une partie de sa famille au début du mois d’août 1937.

l’exil et la séparation

46 chateau bonheur coll jm santier Le « Château Bonheur » à Granville – Manche

A bord du cargo britannique « Kenfig-Pool », elle débarque dans le port français de Saint-Nazaire le samedi 14 août 1937 en compagnie de 1500 autres réfugiés basques. C’est ensuite par train spécial qu’elle est transférée dans le département de la Manche, au « Château bonheur ». Ses deux plus jeunes sœurs se retrouvent en URSS. La séparation est très douloureuse. L’une d’elles rentre en France, l’autre se fiance en Russie avec un exilé espagnol. Par la suite, ils retournent ensemble en Espagne.

Une nouvelle vie

Juan et Rosario Ribera
Juan et Rosario Ribera

Ballottée comme bon nombre de réfugiées républicaines espagnoles, Rosario est transférée dans le Cantal, puis en Dordogne. C’est là qu’elle rencontre et épouse Juan Ribera, un de ses compatriotes catalan, également réfugié. Il est originaire de Barcelone. Pendant la guerre, il combat dans les rangs de l’armée républicaine espagnole. A la fin du conflit, pour échapper aux franquistes, il fuit vers la France au moment de la Retirada. Là, il est interné au camp de concentration d’Argelès-sur-Mer.

De cette union naissent trois enfants, deux garçons et une fille. Mais le malheur les frappe à nouveau : ils perdent leur fils aîné âgé de 16 ans. Malgré tout, la vie continue. Ils deviennent les grands-parents de cinq petits-enfants et neuf arrière-petits-enfants. En 1984, le couple décide de quitter Châlons-sur-Saône pour se rapprocher de leur fille à Monsempron-Libos, en Lot-et-Garonne.

Juan décède en 1998. Rosario va alors habiter à la résidence du Foulon à Monsempron-Libos, proche de chez sa fille. A ses 101 ans elle intègre l’EHPAD de Fumel où elle vient de fêter ses 103 ans, devenant peut-être la « vétérane » des Républicains espagnols de Lot-et-Garonne.

Señora Rosario Ribera, enhorabuena y gracias por su valentía de Republicana. Con todo el cariño de los militantes de la Memoria de la España Republicana.

Cet hommage a été rendu possible grâce au témoignage de Madame Diaz, sa fille.

Louis Rodriguez

Une réponse sur “UNE CENTENAIRE RÉPUBLICAINE ESPAGNOLE A FUMEL”

  1. Heureux anniversaire à ROSARIO .Longue vie et bonne santé .De la part d’un Fumélois fils de Républicain Espagnol
    Fernand GONZALEZ

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